Évolutions climatiques récentes en Pays de la Loire
Le GIEC estime l’élévation de température mondiale à environ +1,2°C. Cependant les continents se réchauffent plus vite que les océans. Ainsi la température en France hexagonale a augmenté de 1,7°C entre 1900 et aujourd’hui selon une étude de Météo-France et du CRNS, publiée en anglais. Un article du Journal du CNRS présente l’étude de manière plus accessible.
Les données régionalisées ne sont en revanche disponibles qu’à partir des années 1960.
+0.9°C de température moyenne et +7% de hauteur de pluie entre les périodes 1961-1990 et 1991-2020 en Pays de la Loire (Source : Météo-France). |
Évolution passée d’indicateurs climatiques clefs
Les différents jeux de données à disposition et le choix de celui utilisés dans ces valorisations est expliqué dans la partie Source de données passées et présentes sur cette même page ci-dessous.
Température, pluviométrie et jours chaud, très chaud et nuits tropicales
Quelques tendances fortes se dégagent sur les données de température :
- Les températures moyennes annuelles augmentent d’environ 0,3°C par décennie
- Le nombre de jours chauds (maximale>25°C) augmente progressivement, tout comme le nombre de nuits tropicales (minimale>20°C). Très peu fréquents avant les années 90, il est désormais assez commun d’observer des jours très chauds (maximale>35°C) sur certaines communes de Pays de la Loire tous les ans.
En revanche, les tendances sont moins fortes sur les normales de précipitations : elles augmentent légèrement, mais une grande variabilité annuelle est constatée.
Les normales climatiques sont des produits statistiques calculés sur des périodes de 30 ans. Elles permettent de caractériser le climat sur un lieu donné, pour une période donnée. Dans le contexte du changement climatique, elles évoluent avec le climat. Météo-France effectue donc tous les 10 ans une mise à jour, cet article expliquant les récentes évolutions lors de la dernière mise à jour en 2022.
Ces données seront prochainement mises en ligne sur l’OpenData de TEO |
En complément de ces données, pour observer l’évolution de la température dans sa commune, il est possible de consulter :
- La page Climat passé et futur d’une commune du site de Ouest-France. Les données historiques présentées sur cette page sont celles de la station-météo la plus proche, ce qui expliquera pourquoi les températures moyennes annuelles ne sont pas exactement les mêmes sur le site d’Ouest-France et ici-même. Les données futures sont issues de DRIAS2020.
- La page Températures moyennes passées depuis 1950 de la start-up Callendar, sur la base de données Copernicus.
Humidité des sols
Les données Météo-France d’humidité des sols seront prochainement traitées, en synergie avec le pôle Eau de TEO.
La sécheresse un déficit anormal, sur une période prolongée, d’une (au moins) des composantes du cycle hydrologique terrestre. C’est un phénomène climatique constaté depuis ces dernières décennies en France de manière de plus en plus fréquente, sur des périodes de plus en plus longues, sur des territoires de plus en plus élargis et généralisés, ainsi que sur un niveau de gravité de plus en plus prononcé. L’humidité des sols est directement liée à un type de sécheresse, la sécheresse agricole (voir cette page de l’INRAE pour les différents types de sécheresse).
Le pôle Eau de TEO a mis en ligne une page spécifique : Sécheresse des cours d’eau ligériens.
L’eau est par ailleurs l’un des sujets du nouveau programme de travail 2024-2026 du GIEC Pays de la Loire, à travers la question : Quelle disponibilité de l’eau à l’horizon 2025 ?
Phénomène d’îlots de chaleur urbain (ICU)
Le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) se manifeste par des températures plus élevées en milieu urbain que dans les zones rurales environnantes, surtout la nuit et pendant les épisodes de canicule. Pour en savoir plus sur ce phénomène, l’Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise (AURAN) a publié une page explicative Qu’est-ce qu’un îlot de chaleur urbain ?, détaillant notamment les facteurs susceptibles d’impacter la formation d’un îlot de chaleur urbain. Ils ont aussi publié une cartographie interactive des îlots de chaleur urbains sur le département de la Loire-Atlantique. Une tuile sur les ICU sera ajoutée au Tableau de bord de TEO d’ici mi-2025, courant l’intégralité des Pays de la Loire.
Par ailleurs, le CEREMA a publié en octobre 2024 une cartographie nationale des zones climatiques locales (LCZ) pour aider les collectivités dans leur diagnostic de la surchauffe urbaine couvrant les aires urbaines de plus de 50 000 habitants. Cela concerne en Pays de la Loire les aires urbaines de Nantes, Angers, Le Mans, Cholet, La-Roche-sur-Yon, Saint-Nazaire ainsi que quelques communes ligériennes appartenant à des aires urbaines de La Rochelle et Niort (en Nouvelle-Aquitaine). Ces LCZ visent à localiser les formes urbaines les plus sensibles à l’îlot de chaleur urbain ; ce n’est pas une mesure physique du phénomène d’ICU. Les principales informations peuvent être trouvées sur la page dédiée du CEREMA. Ont aussi été mis en ligne une cartographie interactive de ces LCZ et le jeu de données brutes sur data.gouv.fr. A date d’écriture de ce paragraphe, il manque encore les données pour les aires urbaines de Cholet et La-Roche-sur-Yon. TEO traitera ces données après l’ajout de ces aires.
Canicules et impact sur la santé humaine
Cet article de Météo-France explique les différences entre « pic de chaleur », « vague de chaleur » et « canicule ».
La Vigilance Canicule a été mise en place consécutivement à la canicule de 2003. L’historique peut être retrouvé sur un site de Météo-France. Selon le Monde, dans un article du 24 août 2023, la fréquence des alertes canicules est en hausse depuis 2004. Au niveau de la région :
- la Loire-Atlantique avait connu 21 jours en vigilance orange et 2 jours en vigilance rouge ;
- le Maine-et-Loire 20 jours en vigilance orange et 2 en vigilance rouge ;
- la Mayenne 26 jours en vigilance orange et 0 en vigilance rouge ;
- la Sarthe 27 en vigilance orange et 0 en vigilance rouge ;
- la Vendée 23 jours en vigilance orange et 5 en vigilance rouge.
La chaleur a un impact sur la santé humaine. Il existe aujourd’hui peu d’indicateurs en open data mettant en avant l’impact de la chaleur sur nos santés. Santé Publique France fournit cependant quelques éléments :
- Les bulletins Canicule et Santé publiés à l’échelle régionale à la fin de chaque été ayant eu des vagues de chaleur en Pays de la Loire proposent un bilan sur cette thématique : Bilan été 2023 ; Bilan été 2022 ; Bilan été 2020 (Il n’y a eu aucune vague de chaleur en Pays de la Loire en 2021).
- Sur Geodes, le nombre et le taux de décès en excès pendant les périodes de canicules en 2022 (3 à 7 jours pour les départements ligériens) est disponible. On peut retenir qu’il y a eu en Pays de la Loire environ 150 décès en excès durant les canicules en 2022 – pour 900 en 2003 -, par comparaison à la mortalité observée pour la même période les années précédentes sans canicules. Il serait cependant préférable d’avoir les données sur plusieurs années pour construire des statistiques plus solides et généralisables.
Indirectement lié à la chaleur et à la santé humain, le moustique tigre colonise progressivement les communes des Pays de la Loire grâce aux évolutions climatiques récentes, ce qui est documenté par l’ARS. En parallèle, Santé Publique France publie des rapports annuels de la surveillance épidémiologique des arboviroses (Chikungunya, dengue, zika ; transmis par le moustique tigre), en région Pays de la Loire : Année 2021 ; Année 2022 ; Année 2023 non encore publiée.
Les sources de données passées et présentes
La principale source de données climatologiques est Météo-France, dont les différents jeux de données sont disponibles en opendata au lien suivant. Cette section détaille les spécificités des différents jeux dans l’éventualité que vous souhaitiez les traiter. La section suivante présente les traitements effectués par TEO sur certains de ces jeux.
Pour effectuer un suivi sur l’évolution du climat, il est recommandé d’adopter les données climatologiques de référence pour le changement climatique. Ces dernières sont :
- Des données issues des stations météos :
- Les données LSH (Longues Séries Homogénéisées) ; donnant les séries mensuelles corrigées homogénéisées et corrigées statistiquement. Il y a quelques stations par départements : 2 en Loire-Atlantique ; 4 en Maine-et-Loire ; 3 en Mayenne ; 3 en Sarthe et 4 en Vendée
- Les données SQR (Séries Quotidiennes de Références), proposant un maillage de stations météo bien plus denses, mais sans garantie d’homogénéité.
- Des données simulées à partir de modèles météorologiques prenant en entrée les données des stations-météo. Pour le changement climatique, nous avons les données SIM aux pas de temps quotidien, décadaire et mensuel. Ces jeux de données permettent un meilleur maillage territorial. Ce sont donc celles-ci qui sont exploités par TEO dans la suite de cette page. Il a été constaté en comparant ces données aux données LSH que les données SIM sous-estiment la température moyenne.
Il existe d’autres sources de données pouvant être utiles pour compléter les données Météo-France :
- L’association Infoclimat installe des stations météo à travers la France et dont les données sont observables sur leur site dans l’objectif de favoriser l’échange de données et de connaissances autour de la météo et du climat. Ils présentent un réseau de stations-météo assez denses et certaines stations installées depuis plusieurs décennies permettent de suivre les évolutions climatiques, notamment via l’onglet dédié à la climatologie
- Le programme européen d’observation de la Terre Copernicus fournit aussi des données climatologiques. Ces données ne sont actuellement pas valorisées par TEO car les données Météo-France en open data sont déjà très riches.
- Enfin, certains fabricants de stations météo pour particuliers mettent certaines données en ligne, voir par exemple le site WeatherLink et NetAtmo.
Accéder aux projections futures
Dans le cadre du futur Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3), la Trajectoire de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC) a été définie. Elle est destinée à servir de référence aux politiques et aux actions d’adaptation au changement climatique. Elle repose sur un scénario tendanciel qui anticipe un réchauffement qui se prolonge jusqu’en 2100 avec +3 °C mondial, soit + 4 °C France métropolitaine.
L’ensemble des données peuvent être trouvées sur les sites de Météo-France DRIAS et DRIAS Eau.
Carbone4 a effectué une comparaison de la TRACC avec les données DRIAS2020, montrant que des études menés avec certains scénarios de DRIAS2020 minorent des évolutions climatiques par rapport aux projections TRACC.
Le GIEC Pays de la Loire a mis en ligne un nouveau site internet courant 2024. On peut y retrouver les liens vers les deux premiers rapports ainsi que des informations sur leur feuille de route 2024-2026.
Enfin, la start-up Callendar propose trois applications :
- Une pour connaître les projections climatiques de la TRACC pour où en France métropolitaine
- Deux pour évaluer la fréquence des canicules entre 2000 et 2100 n’importe où en France, l’une en nombre de jours par an sur la base des scénarios du GIEC 2.6, 4.5 et 8.5 ; et l’autre en prenant la canicule de 2003 comme référence sur la base des Accords de Paris et de la TRACC.
Ressources pour les collectivités
- Climat HD : Environ une station par département avec données retravaillées
- Climatdiag Commune (et EPCI) : Pour des projections climatiques à 2030, 2050 et 2100
- Climadiag chaleur en ville : Service payant à la demande pour les ICU
- Climadiag Agriculture (ex-CANARI) : pour les acteurs agricoles
- DRIAS via l’Espace Découverte
- DRIAS Eau via l’Espace Découverte
- Plus fraîche ma ville : start-up d’Etat pour aider les collectivités dans le choix de solutions de rafraîchissement urbain pérennes et durables. Plus fraîche ma ville est la 4ème action du plan de gestion des vagues de chaleur.