Mise à jour le 23.12.2024

Risques climatiques et leurs conséquences

Cette page traite des risques climatiques par différents angles : 

  • Celui des catastrophes naturelles ;
  • Leurs conséquences sanitaires ;
  • Les conséquences économiques ;
  • Leurs conséquences sur nos infrastructures ;
  • Enfin cette page finit sur un focus dédié à l’aléa de submersion, érosion et recul du trait de côte.

Assurer les dégâts des catastrophes naturelles

25Mds€/an de dommages assurés suite à une catastrophe naturelle entre 1995 et 2019 en Pays de la Loire (Source : CCR, Rapport régional 2024)

Une catastrophe naturelle est un événement (inondation, sécheresse, retrait-gonflement des argiles, tremblement de terre, etc.) qui, par l’ampleur et le coût des dégâts causés par les seules forces de la nature, revêt un caractère catastrophique et nécessite une prise en charge particulière de la part des sociétés d’assurance. Instauré par la loi du 13 juillet 1982, le dispositif de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle organise la procédure d’indemnisation des dommages matériels directs résultant de l’intensité anormale d’un phénomène naturel ou climatique. 

La Caisse Centrale de Réassurance (CCR) est un réassureur public qui propose aux cédantes opérant en France, dans l’intérêt général, des couvertures contre les catastrophes naturelles et les risques non assurables. Elle a en ligne un historique des arrêtés de catastrophe naturelle en France par département, commune, année et type de péril. Les données brutes peuvent aussi être téléchargées depuis la base GASPAR sur data.gouv.fr

La CCR produit aussi tous les ans un rapport régional sur la prévention des catastrophes naturelles par le Fonds de prévention des risques naturels majeurs, dont est issu le graphique ci-dessous. Près de la moitié de la population est exposée à au moins un aléa, de manière assez inhomogène sur le territoire ligérien, essentiellement aux risques inondations tous types et retrait-gonflement des argiles (RGA) : 1,1 millions de ligériens sont exposés aux inondations (par submersion, débordement et/ou ruissellement) et 1,2 millions d’habitants sont exposés en zone d’aléa moyen ou fort au RGA. Ce même rapport comprend une partie prospective. La CCR modélise une augmentation moyenne de 105% des sinistralités à l’horizon 2050, principalement due à ces deux risques.

Titre du graphique : Population exposée à au moins un aléa, par département de la région (Source : rapport régional 2023, CCR)

Cela risque d’ailleurs de poser des problèmes d’assurabilités des collectivités, tel qu’évoqué par exemple dans le rapport L’assurabilité des biens des collectivités locales et de leur groupement : état des lieux et perspectives de l’AMF France, publié en avril 2024.

En 2025, la CCR mettra en place un observatoire national de l’assurabilité pour suivre de plus près ce sujet.

Coût de l’action et coût de l’inaction

Au regard de nombreux futurs impacts climatique, le coût de l’inaction est souvent plus élevé que celui de l’action. La mise en regard de ces coûts au niveau régional ou plus fin n’a pas été faite à notre connaissance. Certaines ressources et études évoquent cependant ce sujet au niveau national et européen :

Lien entre climat et santé humaine

TEO échange avec l’ORS (Observatoire Régionale de la Santé) pour étoffer les données à disposition en Pays de la Loire sur les liens entre santé et climat. Elles seront ajoutées au fil de leur production. Des premiers éléments sur les liens entre canicule et santé humaine peuvent être consultés sur la section dédiée de la page évolution du climat en Pays de la Loire.

Par ailleurs, le GIEC Pays de la Loire travaille sur cette thématique et publiera au fil de l’eau des notes à ce sujet : Note de cadrage du groupe de travail « Quels impacts sur les populations à l’horizon 2050 ? ».

Pour avancer sur cette thématique, il est possible d’explorer les documents suivants :

Vulnérabilité des filières économiques

Le changement climatique menace certaines filières économiques à deux niveaux :

  • certains emplois vont être amené à disparaître dans un contexte de transformation des activités économiques pour atteindre la neutralité carbone ;
  • d’autres emplois verront leurs conditions se dégrader du fait du changement climatique.

Le GIEC Pays de la Loire travaille sur cette thématique, et plus spécifiquement avec un focus sur les travailleurs et l’emploi, le secteur agro-alimentaire et le tourisme, tel que détaillé dans la note de cadrage du groupe de travail « Quels impacts sur l’économie régionale à l’horizon 2050 ? ». Il existe à notre connaissance pas d’études détaillées au niveau régional. Pour avoir des idées des impacts :

  • Le Shift Project a proposé une estimation de la part d’emplois « à risque » dans un contexte de transition énergétique sur son portail Territoires au futur. C’est une estimation des emplois qui pourraient être amenés à disparaître dans un contexte de transformation d’activités économiques pour atteindre une neutralité carbone, et non une estimation des emplois menacés de manière directe ou indirecte par des aléas climatiques. Les données sont accessibles jusqu’au niveau des EPCI. Le Shift Project ne donne pas d’estimation régionale de création d’emploi par le dynamisme de nouveaux secteurs grâce à la transition. Quelques données nationales par secteur sont disponibles dans la synthèse de l’étude sur l’Emploi du Plan de Transformation de l’Economie Française, porté par le Shift Project.
  • Le rapport Changement climatique : nous ne sommes pas prêt⸱es ! publié en juillet 2024 par OXFAM France, ainsi que cette page web de l’association, apportent quant à lui des éléments sur les impacts du changement climatique sur le travail en France.

Afin d’entreprendre les changements nécessaires, des premières pistes d’actions peuvent être trouvées dans :

Robustesse des infrastructures

Le sujet des infrastructures sera étoffé au fil du temps par TEO. Actuellement les infrastructures routières sont celles avec le plus d’informations, une sous-partie lui est donc dédié. Les autres infrastructures sont traitées dans un second temps plus sommairement.

Infrastructures routières

Les infrastructures routières sont soumises à différents aléas : inondations, retrait-gonflement des argiles (RGA), submersion et recul du trait de côte, fortes chaleurs, etc. La page du CRACC sur les infrastructures de transport est un très bon point d’entrée sur cette thématique.

Par ailleurs, l’Observatoire National de la Route (ONR) publie un rapport annuel donnant notamment quelques statistiques nationales sur l’état des routes et ouvrages d’art. Selon le rapport 2024, 18,6% du réseau routier national non concédé était en mauvais état, et 31,4% nécessitait un entretien en 2022. Sur la base de 41 départements ayant répondu à l’enquête, 17% du réseau départemental est en mauvais état et 24% nécessite un entretien en 2023. L’enquête ne donne pas de chiffres territorialisés, ce qui ne nous permet pas de connaître l’état des routes nationales non concédées et des départementales spécifiquement en Pays de la Loire.

Portés par le CEREMA, les programmes nationaux Ponts 1 et Ponts 2 visent à accompagner les collectivités sur le chemin de la meilleure connaissance et du meilleur entretien de leurs ouvrages d’art (ponts et murs). Il s’inscrit en réponse au rapport d’information sur la situation des ponts en France rendu en juin 2019 par la commission d’enquête du Sénat. Les conclusions du rapport alertent sur les risques liés à un manque de surveillance et d’entretien, et met l’accent sur la méconnaissance des ponts des communes et de leurs groupements. A travers ce dispositif, l’Etat initie un « carnet de santé » des ouvrages, donnant un aperçu de l’état des ponts gérés par les communes en France.

Ces données sont à prendre avec précaution car

  • Toutes les communes n’ont pas été éligibles à ce programme, et toutes les communes éligibles ne s’y sont pas inscrites.
  • Certaines familles d’ouvrage sont plus représentées que d’autres.
  • Les collectivités ayant des suspicions sur l’état de leurs ouvrages ont probablement plus sollicité le programme que celles ayant la certitude du bon état de santé des leurs.

Via la cartographie publique du projet, on peut apprendre à l’onglet Tableau de Bord qu’à l’échelle nationale plus de 45 000 ouvrages ont été recensés : 29 000 ponts et 16 000 murs. 21% d’entre eux présentent des défauts significatifs ou majeurs de structure. En Pays de la Loire spécifiquement, environ 1000 ponts et 100 murs ont été recensés. 26% d’entre eux présentent des défauts significatifs ou majeurs de structure. Les résultats de ce programme sont aussi analysés dans le rapport 2023 de l’ONR, cité précédemment.

Le CEREMA mène par ailleurs différentes études :

Autres ressources sur les infrastructures

Un rapport publié par Carbone 4 en décembre 2021 étudie le rôle des infrastructures dans la transition bas-carbone et l’adaptation au changement climatique de la France, en explorant notamment deux scénarios prospectifs pour estimer le coût des investissements « curatifs » et « préventifs » à effectuer à cause des aléas climatiques.

InfraClimat est une plateforme de visualisation des risques climatiques sur les infrastructures (routes, ponts et stations d’épuration), portée par la Fédération Nationale des Travaux Publics qui présentent les vulnérabilités auxquelles elles sont exposées ainsi qu’un panel de solutions pour renforcer la résilience des territoires. Les aléas considérés sont inondation, RGA, sécheresse, submersion marine, chaleur et précipitations.

Pour le réseau ferroviaire, SNCF Réseau mène actuellement une étude avec le CEREMA notamment sur le périmètre des Pays de la Loire. 

Enfin, le rapport public annuel 2024 de la Cour des Comptes, nommé L’action publique en faveur de l’adaptation au changement climatique, comporte notamment des chapitres sur l’adaptation des réseaux de transport et distribution d’électricité et réseau ferroviaire.

Focus sur l’aléa submersion, érosion et recul du trait de côte

399 logements menacés en 2050 par l’érosion du trait de côté et l’élévation du niveau de la mer dans le scénario tendanciel en Pays de la Loire et jusqu’à 59 500 logements menacés en 2100 en cas d’inaction face au changement climatique (Source : CEREMA, Evaluation des enjeux exposés au recul du trait de côte à court, moyen et long terme, 2024)

L’Observatoire Régional des Risques Côtiers (OR2C) est une structure d’observation mise en place en 2016 sur l’ensemble du littoral des Pays de la Loire, financée par la Région Pays de la Loire et la DREAL, et porté par Nantes Université. Ses missions sont :

  • Rassembler et consolider la connaissance scientifique sur ces deux aléas ;
  • Mettre à disposition la connaissance sur les risques côtiers et à la valoriser (site internet, publications scientifiques), afin d’épauler les structures gestionnaires du linéaire côtier et de sensibiliser la population et les élus sur les risques côtiers ;
  • Œuvrer pour une dynamique d’observation le long de la bande côtière sur un court, moyen et long terme, en promouvant une coopération intra et interrégionale et en animant un réseau d’acteurs ;
  • Proposer un accompagnement des territoires dans la mise en place de leurs stratégies d’adaptation et de suivi.

L’OR2C est l’acteur de référence dans les Pays de la Loire sur cet aléa.