Les prélèvements en Eau en Pays de la Loire
Tableau de bord des Pays de la Loire
Ce tableau de bord présente un état des lieux synthétique des volumes prélevés en Pays de la Loire, ainsi que leur évolution depuis 2008. Les variations annuelles sont dues à de nombreux facteurs (météorologie, activités économiques, restrictions en période de sécheresse…) et sont à étudier chacune spécifiquement.
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Tableau de bord des EPCI en Pays de la Loire
Ce tableau de bord propose des indicateurs sur les prélèvements à l’échelle de l’intercommunalité, ainsi qu’une cartographie dynamique des points de prélèvement sur le territoire sélectionné.
Pour des raisons de confidentialité, les prélèvements à destination de l’eau potable sont localisés au centroïde de leur commune. Selon l’aménagement du territoire, la gestion de l’eau potable ne suit pas les limites administratives. Ainsi certains EPCI n’ont pas de prélèvements pour la production d’eau potable sur leur territoire, mais dépendent de prélèvements effectués sur d’autres EPCI (exemple de la CARENE et Cap Atlantique). Tout usage confondu, l’eau réellement consommée dans un EPCI ne vient pas forcément du même territoire, et peut être importée depuis d’autres EPCI.
Le zonage géographique des EPCI est celui de 2022. Depuis 2008, certaines communes se sont regroupées ou ont changé d’intercommunalité, ce qui peut amener des incohérences dans la chronologie. La composition des EPCI depuis leur création est à retrouver ici
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Vision macro de la répartition des prélèvements en Pays de la Loire en 2022
Les cartographies suivantes donnent une vision macroscopique des prélèvements en Pays de la Loire. Les données de l’année 2022 ont été agrégées à la commune pour faciliter la lecture tout en gardant un maillage assez fin du territoire. Les volumes des prélèvements dits « écrasants » (à usage énergétique) ne sont pas affichés. Les cartographies présentent des spécificités de chaque département, liées à leur contexte hydrogéologique et leur aménagement du territoire :
Loire-Atlantique : département le plus peuplé, la majorité des prélèvements sont destinés à l’eau potable. Avec une grande diversité de sols, l’eau provient à 38.1 % des nappes phréatiques (hors prélèvement écrasant). Les plus gros prélèvements en eaux de surface sont tous situés sur la Loire, pour la production d’eau potable, l’industrie et l’irrigation. Des prélèvements à usages énergétiques (non représentés ici) sont également situés sur la Loire, proches de l’estuaire.
Maine-et-Loire : les prélèvements sont majoritairement souterrains sur la zone sédimentaire située à l’est du département et destinés à l’irrigation et l’eau potable. Les zones magmatiques ou métamorphiques privilégient des prélèvements de surface pour ces mêmes usages. L’eau potable pour la métropole d’Angers est issue de captages dans la Loire.
Mayenne : moins peuplé et peu irrigué, le département a aménagé un réseau de prélèvements dans ses nappes phréatiques à destination de l’eau potable. Des prélèvements de surface sont situés tout au long du cours de la Mayenne. C’est également sur ce cours d’eau que se trouvent plusieurs aménagements hydroélectriques.
Sarthe : situé sur une zone sédimentaire, le département a un réseau dense de forages souterrains pour l’irrigation et l’eau potable. Le cours de la Sarthe est prélevé pour l’alimentation en eau potable du Mans et les activités industrielles locales.
Vendée : le sud du département, situé en zone sédimentaire, privilégie les prélèvements souterrains pour l’irrigation, le reste du territoire utilise les eaux de surfaces (cours d’eau et retenues d’eau) pour l’eau potable et l’irrigation.
En règle générale, les zones sédimentaires ont des nappes phréatiques productives et facilement exploitables, majoritairement pour l’irrigation. Les zones métamorphiques et magmatiques favorisent l’écoulement de l’eau par rapport à l’infiltration. Ces zones ont ainsi une plus grande proportion de prélèvements en eau de surface. L’alimentation en eau potable des zones urbaines de Nantes et Angers est majoritairement basée sur des prélèvements dans la Loire.
Pour en savoir plus sur la géologie de la région et la dynamique hydrogéologique, le SIGES Pays de la Loire (branche régionale du BRGM) partage de nombreux contenus sur le sujet.




La Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau (BNPE)
La Banque Nationale sur les Prélèvements quantitatifs en Eau (BNPE) répertorie depuis 2008 les volumes d’eau brute directement prélevés dans le milieu naturel et les catégorise par origine (souterraine ou surfacique) et usage (7 catégories). (Présentation BNPE)
Cette démarche a permis de standardiser les données de prélèvement à l’échelle nationale et de faciliter le suivi chronologique. La BNPE est le fruit de la collaboration de nombreuses structures nationales et de bassins (OFB, BRGM, Direction de l’Eau et de la Biodiversité (DEB), Agences de l’Eau) et est intégrée au Système d’Information sur l’Eau (SIE)
Cette source de donnée n’est cependant pas exhaustive concernant les prélèvements en eau. Les données accessibles sont celles soumises à redevance par l’Agence de l’Eau, dont le seuil de déclaration est de 10 000 m³ prélevés par an (7 000 m³ si l’ouvrage est situé en Zone de Répartition des Eaux (ZRE)). D’autres seuils de déclaration s’appliquent s’il s’agit d’ouvrages ICPE (suivis par la DREAL) ou IOTA (suivis par les DDT(M)). Certains usages sont également exonérés de redevance (lutte contre les incendies, géothermie, aquaculture). Ainsi, de nombreux prélèvements domestiques ne sont pas comptabilisés, ce qui pourrait représenter à l’échelle nationale un supplément moyen de 5% (200M de m³ par an) par rapport aux volumes domestiques prélevés répertoriés (note d’analyse France Stratégie, p11).
Les catégories utilisées par la BNPE limitent également l’analyse du contexte de prélèvement. Dans la catégorie « Industrie et Activités économiques », les codes NAF ne sont pas précisés et il est impossible d’affiner la recherche par catégorie professionnelle. La catégorie « Eau potable » ne différencie pas les usages domestiques et non domestiques. Par exemple, les volumes d’eau potable utilisés par une industrie ne seront pas comptabilisés comme un usage industriel, mais dans la catégorie Eau Potable. La catégorie « Irrigation » ne prend pas en compte l’abreuvement ou les autres usages agricoles. Les usages de loisir ne sont également pas comptabilisés (neige artificielle, piscine…).
La BNPE rend compte des prélèvements en eau sur une année complète. Cela ne permet pas une analyse saisonnière des prélèvements, dont la différence est très marquée notamment pour l’irrigation. Les données sont publiées à l’année N-2.
Remarques
L’eau prélevée dans le milieu ne correspond pas exactement à l’eau consommée lors de son utilisation. Selon l’usage, un pourcentage des volumes prélevés n’est pas retourné au milieu d’origine, ce qui correspond aux volumes dit « consommés ». Ce pourcentage n’est pas mesuré exactement et une estimation permet d’évaluer les volumes concernés. Une estimation pour chaque usage BNPE est utilisée par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne dans le cadre de l’état des lieux DCE. Le diagramme de Sankey ci-dessous se base sur cette estimation :
Pour aller plus loin, une note méthodologique du ministère en charge de l’écologie précise le mode de calcul pour les usage énergétique et d’irrigation. FranceStratégie propose une grille détaillée des facteurs de consommation par secteur d’usage (donnée non disponible dans BNPE).
Pour élargir l’évaluation de la consommation en eau à tous les produits et services consommés par les habitants d’un territoire, la notion d’empreinte eau intègre la consommation d’eau nécessaire aux produits importés de l’étranger. A titre d’exemple, l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB) a calculé l’empreinte eau des bretons : 200 m³ par an et par habitant, dont 87 % est consommé à l’étranger.
Enfin, malgré leur exclusion pour des raisons de lisibilité, les usages énergétiques n’ont pas un impact nul sur le milieu. En effet, la majorité est utilisé pour le refroidissement des centrales thermiques ou les barrages hydroélectriques. Dans le premier cas, les centrales thermiques rejettent une eau plus chaude dans le milieu, ce qui peut impacter la biodiversité. Les barrages sont des obstacles à la continuité des cours d’eau. Ces usages intègrent aussi un certain délai avant le rejet des volumes prélevés, et parfois un décalage géographique entre le point de prélèvement et celui de rejet.
« En savoir plus »
- TEO – Eau et Territoire
- TEO – Sécheresse des cours d’eau ligériens
- TEO – L’étiage en Pays de la Loire
- Plus d’information sur les données BNPE – Fiche technique pour les acteurs du SIE
- Synthèse EauFrance sur les prélèvements en eau – mémos de l’OFB (2023)
- Portail notre-environnement.gouv.fr – synthèse des connaissances sur l’eau en France en 2022
- France Stratégie – note d’analyse 136 et méthodologie