Mise à jour le 07.06.2024

Empreinte carbone des Pays de la Loire

   


La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) a pour objectifs d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Pour calculer une empreinte carbone, le Haut conseil pour le climat a notamment préconisé d’utiliser des modèles multi-régionaux entrées-sorties. La méthodologie utilisée par l’Observatoire TEO, pour calculer l’empreinte carbone d’un habitant des Pays de la Loire, suit ces recommandations.

Cette page donne un éclairage sur le sujet de l’empreinte carbone et des données concernant les Pays de la Loire. Pour un aperçu synthétique, une fiche « décryptage » sur le sujet est téléchargeable en cliquant sur la miniature ci-dessous :


Deux indicateurs pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre :

Qu’est ce que l’empreinte carbone ?

L’empreinte carbone est définie ici par une approche « consommation ». Elle prend en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre induites par la consommation des habitants d’un territoire donné, à savoir :

  • les émissions directes des ménages (voitures particulières et chauffage)
  • les émissions de la production intérieure hors exportations
  • les émissions associées aux importations pour usage final
  • les émissions associées aux importations pour consommations intermédiaires

Elle est estimée en tonnes équivalent CO2 par habitant.

Qu’est ce que l’inventaire ?

L’inventaire est une approche « territoriale » c’est-à-dire que seules les émissions de gaz à effet de serre des activités présentes sur le territoire sont prises en compte :

  • les émissions directes des ménages (voitures particulières et chauffage)
  • les émissions de la production intérieure hors exportations
  • les émissions de la production intérieure associées aux exportations

Des actions à mettre en place pour faire baisser les deux indicateurs :

Afin de réduire l’impact environnemental des activités humaines au global, il est nécessaire de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre qu’elles soient comptabilisées pour l’inventaire territorial ou pour l’empreinte carbone. Les actions en faveur de la réduction de l’un peuvent permettre la réduction de l’autre mais pas toujours. Ci-dessous quelques exemples :

  • Consommer des biens ré-employés et recyclables a un effet sur l’empreinte carbone mais peu sur le territorial, voir en hausse sur le territoire si les industries de recyclage et de réemploi sont locales.
  • Améliorer le process de fabrication de biens fabriqués sur le territoire, mais entièrement exportés, améliore le bilan territorial, mais pas l’empreinte carbone puisque la responsabilité de la consommation n’est pas sur le territoire.
  • Mettre en place une cuisine centrale pour les établissements scolaires où les aliments sont transformés sur place et sourcés de manière responsable (local, bio…) peut augmenter le bilan territorial, mais baisser l’empreinte carbone.
Ces deux approches sont donc complémentaires et permettent d’apporter des éclairages spécifiques sur les pressions anthropiques exercées sur l’environnement.

Quelles méthodologies utilisées pour calculer une empreinte carbone ?

En France, le service des données et études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition Écologique calcule l’empreinte carbone nationale. En 2021, le SDES a mis à jour sa méthodologie et publié ses nouveaux chiffres. En 2018, l’empreinte carbone d’un français est estimée à 9.7 tonnes équivalent CO2 suivant leur méthode.

L’Observatoire TEO remercie l’Observatoire Environnement Bretagne (OEB) pour le partage de leur méthodologie du calcul de l’empreinte carbone au niveau régional dans le cadre du réseau des agences régionales de l’énergie et de l’environnement (RARE). Cette méthode est cohérente avec celle du SDES utilisée pour l’empreinte carbone nationale :

Principe général de la méthode de l’OEB : Elle se base sur l’utilisation d’un modèle multi-régional entrées-sorties (MRIO) nommé EXIOBASE qui détermine, de manière détaillée, la provenance des produits et de leurs composants avec l’ajout d’extensions (impacts environnementaux).

Données sources, concernant l’année 2018 (année disponible la plus récente) :

  • La production de biens et de services pour répondre à la demande finale régionale (données Insee)
  • Les ménages de la région Pays de la Loire (données Insee)

Outil : plusieurs scripts développés par l’OEB sous le logiciel R

Le modèle utilisé permet d’inclure la totalité des gaz à effet de serre du protocole de Kyoto : CO2 (dioxyde de carbone), CH4 (méthane), N2O (protoxyde d’azote), PFC (perfluorocarbures), SF6 (hexafluorure de soufre) et HFC (hydrofluorocarbures)

Diffusion :

  • Nationale : 12/13 régions françaises formées au calcul de l’empreinte carbone régionale par l’OEB (dont l’observatoire TEO pour la région Pays de la Loire)
  • Européenne : présentation de la méthode lors des Assises européennes de la transition énergétique en 2021 à Dunkerque

Pour plus d’informations concernant la méthodologie de l’OEB, cliquez-ici.

Le graphique ci-dessous (réalisé par le SDES) montre que les résultats issus de la méthode du SDES et de la méthode OEB sont comparables. Leur principe de calcul est similaire, seul le modèle utilisé diffère. Les provenances des importations sont plus précises avec le modèle de l’OEB. De plus, le modèle du SDES ne prend en compte que l’énergie et les gaz à effet de serre contrairement au modèle de l’OEB qui permet d’inclure toutes les extensions environnementales (eau, ressources, CO2, etc).

L’empreinte carbone d’un habitant des Pays de la Loire (par la méthode de l’OEB)

Une empreinte régionale légèrement en dessous de la moyenne nationale

En 2018, l’empreinte carbone d’un habitant des Pays de la Loire s’élève à 9,6 tonnes équivalent CO2, largement au dessus de l’objectif fixé par la SNBC d’environ 2 tonnes équivalent C02. Le résultat est cohérent avec les 9,7 tonnes équivalent CO2 par habitant calculé par le SDES pour 2018.

Des émissions délocalisées sur toute la planète

La Chine est le premier pays pour les émissions à l’étranger.

80% des émissions de gaz à effet de serre générées pour la consommation finale régionale sont situées hors du territoire régional (dont 50% à l’étranger). 

Les modes de vie en Pays de la Loire ont donc une incidence environnementale mondiale.

La consommation de biens et services est la cause principale de l’empreinte carbone

L’empreinte carbone ligérienne est composée de 19% d’émissions directes des ménages (chauffage et véhicules des particuliers) et de 81% d’émissions qui résultent de la fabrication des biens et des services consommés par les habitants de la région.

Les secteurs du transport et du logement représentent les premiers postes d’émissions

Le transport est le premier poste de l’empreinte carbone en Pays de la Loire avec 3.0 tonnes équivalent CO2 par habitant (environ 1/3 de l’empreinte). Ce secteur regroupe la consommation des transports aérien, routier, ferroviaire et les émissions des véhicules des particuliers. L’importance de ce secteur se traduit par la consommation de carburants d’origine fossile, la fabrication des véhicules, des produits d’entretiens etc.

Les consommations de biens et de services liées au logement sont le second contributeur de l’empreinte en Pays de la Loire (environ 2.8 tonnes équivalent CO2 par habitant).

Afin d’identifier quels sont les leviers d’actions, il peut être nécessaire d’aller dans le détails des sources d’émissions pour les différentes activités. TEO propose ci-dessous une représentation graphique des ordres de grandeur d’empreinte carbone par catégories et sous-catégories.

D’après le graphique ci-dessous, plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre liées secteur des transports est liée à l’utilisation des véhicules des particuliers (entretien, réparation, achat, combustion des carburants etc).

Pour ce graphique, la catégorie « je me loge » n’intègre pas la sous-catégorie « maison » qui prend, notamment, en compte les achats liés à la maison (ameublement, nettoyage etc). C’est pourquoi, le logement ici ne représente que 2,1 teqCO2/habitant par rapport à 2,8 teqCO2/habitant dans le graphique précédent. L’utilisation du gaz et fioul (chauffage, cuisson, eau chaude) correspond à plus de 30% de l’empreinte carbone liée au logement.

Sur une empreinte liée à l’alimentation, la viande arrive en première position (environ 30% des émissions).

Pour en savoir plus, les différentes sous-catégories sont décrites après le graphique.

En conclusion, cette décomposition de l’empreinte carbone par une approche « consommation » permet d’estimer les pressions environnementales de la région Pays de la Loire exercées collectivement par l’activité humaine.

Répartition par grandes catégories des émissions de l’empreinte carbone des Pays de la Loire

Catégorie « Je me déplace » :

  • la sous-catégorie « Voiture » regroupe les produits « Entretien et réparation de véhicules personnels », « Autres services lies aux véhicules personnels », « Automobiles neuves et d’occasion », « Pièces détachées et accessoires, hors montage, pour véhicules personnels », « Transport véhicules personnels (combustion des carburants : essence, diesel, GPL) »
  • la sous-catégorie « Autres » regroupe les produits « Motos, cycles » et « Autres achats de services de transport y.c. transports maritimes et fluviaux »

Catégorie « Je mange » :

  • la sous-catégorie « Boissons » regroupe les produits « Alcools », « Autres boissons non alcoolisées », « Bières », « Café, thé et cacao », « Vins, cidres et champagne »
  • la sous-catégorie « Autres » regroupe les produits « Sel, epices, sauces et produits alimentaires n.d.a. » et « Tabac »

Catégorie « Je me loge » :

  • la sous-catégorie « Gaz et fioul » regroupe les produits « Gaz », « Émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergie fossile dans le logement des habitants des Pays de la Loire (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson) »
  • la sous-catégorie « Combustibles » regroupe les produits « Combustibles liquides », « Combustibles solides »
  • la sous-catégorie « Entretien et réparation » regroupe les produits « Services pour l’entretien et la réparation courante du logement » et « Produits pour l’entretien et la réparation courante du logement »

Catégorie « J’achète et je m’occupe » :

  • la sous-catégorie « Maison » regroupe les produits « Articles de ménage en textile », « Articles de ménage non durables », « Gros appareils ménagers électriques ou non », « Meubles et articles d’ameublement », « Outillage et autres matériels pour la maison et le jardin », « Petits appareils électroménagers », « Réparation d’appareils ménagers », « Services domestiques et autres services pour l’habitation » et « Tapis et autres revêtements de sol »
  • la sous-catégorie « Habillement et chaussures regroupe les produits « Autres articles vestimentaires et accessoires d’habillement », « Chaussures y.c. réparation », « Nettoyage, réparation et location de vêtements », « Tissus d’habillement » et « Vêtements »
  • la sous-catégorie « Électronique, audio-visuel » regroupe les produits « équipements audio-visuels », « équipements photo et cinéma, instruments d’optique », « Matériels de traitement de l’information y.c. micro-ordinateurs », « Réparation de matériel audiovisuel, photographique et de traitement de l’information » et « Supports d’enregistrements de l’image et du son »
  • la sous-catégorie « Loisirs » regroupe les produits »Imprimes divers, articles de papeterie et de dessin », « Jeux et jouets », « Journaux et periodiques », « Livres »
  • la sous-catégorie « Services » regroupe les produits « Services culturels » et « Services récréatifs »
  • la sous-catégorie « Sport, culture » regroupe les produits »équipement de sport, de camping et de loisirs de plein air » et « Horticulture »

Catégorie « Autres » :

  • la sous-catégorie « Autres biens et services » regroupe les produits « Appareils, autres articles et produits pour soins personnels », « Assurance automobile », « Assurance habitation », « Assurance santé », « Autres effets personnels », « Autres services », « Horlogerie, bijouterie, joaillerie », « Salons de coiffure et esthétique corporelle », « Services de protection sociale », « Services financiers n.d.a. »

Quelles actions mettre en place pour diminuer son empreinte carbone ?

Quelques exemples d’actions permettant de diminuer l’empreinte carbone :

Les actions permettant de diminuer l’empreinte carbone sont nombreuses et à mettre en place à différents niveaux. A l’échelle individuelle, il est possible de calculer son empreinte carbone et d’identifier des leviers via l’outil « Nos Gestes Climat » de l’ADEME. A l’échelle des collectivités, des outils existent également pour accompagner les territoires vers la réduction, le Webinaire « Comment mieux maîtriser l’empreinte carbone des territoires » de l’association ABC permet d’en savoir plus. Les actions à mettre en place dépendent des contextes spécifiques, ci-dessous quelques exemples sur les secteurs avec un fort impact : 

  Les habitants des Pays de la Loire utilisent très fréquemment leur voiture. Il est souhaitable de favoriser l’utilisation de mobilités douces et le covoiturage pour les trajets domicile-travail. 

  Le logement est le second secteur émetteur de gaz à effet de serre pour les habitants des Pays de la Loire, notamment pour le chauffage. La réduction de l’impact sur l’environnement passe notamment par la sensibilisation aux écogestes et à la rénovation énergétique des logements. Les travaux à faire peuvent varier en fonction des situations particulières : changement d’équipement, isolation ou autre. Pour avoir plus d’informations pour un projet de rénovation de votre habitat, cliquez-ici

  La diminution de la consommation de viande et l’achat de produits locaux et de saison participent à la réduction de l’empreinte carbone liée à l’alimentation.


  FAQ :

  • A-t-il été fait une étude de comparaison entre les méthodes du SDES et de l’OEB ? Oui. Le SDES a réalisé une comparaison des estimations d’empreinte carbone de la France avec les deux méthodes citées. Pour plus d’informations, cliquez-ici. Il est important de noter que le calcul du SDES concerne uniquement les gaz à effet de serre CO2, CH4 et N2O alors que le modèle Exiobase (utilisé par l’OEB) prend en compte la totalité des gaz à effet de serre. Le SDES indique que le résultat montre notamment « une forte similarité des évolutions des empreintes (sur le périmètre des trois gaz à effet de serre et pour le CO2 seul) » et que « les niveaux sont en revanche variables selon les modèles, les différences pouvant s’expliquer notamment par le champ couvert (…) mais aussi par un niveau de désagrégation sectorielle différent selon les modèles ».
  • Pourquoi utiliser une autre méthodologie pour calculer l’empreinte carbone que celle utilisée par le SDES ? La méthodologie utilisée par l’OEB permet une approche « consommation » de l’empreinte carbone et donc, cela est plus communicatif aux habitants d’un territoire. Il est possible de décliner l’empreinte selon les besoins (carbone, matière, étude sur des produits spécifiques, …). Enfin, elle permet d’aller au delà du carbone.
  • Pourquoi calculer une empreinte carbone régionale, quantitativement comparable à l’empreinte carbone nationale ? Le calcul de l’empreinte carbone au niveau régional permet notamment de faciliter la sensibilisation des habitants d’un territoire à cet indicateur mesurant l’impact des activités humaines sur le changement climatique. Il permet également d’aborder, en région, la question de l’impact des émissions à l’étranger.
  • Quel est le périmètre de l’empreinte carbone de la consommation ?
    • « les émissions directes des ménages : combustion pour le chauffage, la cuisson, émissions des équipements de jardinage, véhicules personnels, bateaux, CH4 (si traitement autonome des eaux usées) et HFC (si fuite de frigos). »
    • « les émissions provoquées pendant la production le transport et la distribution sur le territoire des biens consommés par la population du territoire (donc pas les exportations, qui sont destinées aux habitants d’autres territoires). »
    • « les émissions associées aux importations de produits finis ou matière première pour les entreprises (consommation intermédiaire) et pour les consommateurs finaux (ménages, services publics…) »
    • Pour plus de détails sur le périmètre de l’empreinte carbone : ici
  • Quelles sont les hypothèses et les sources d’incertitude du modèle de l’OEB ? 
    • Hypothèse de l’équilibre entre l’offre et la demande :  la somme des intrants financiers est égale à la somme des extrants financiers
    • Le secteur a la même recette industrielle (les mêmes consommations intermédiaires) s’il produit pour la demande finale locale ou pour l’export.
    • Conversion entre les différentes monnaies dans EXIOBASE
    • Pour plus de détails sur les autres hypothèses et sources d’incertitudes : ici
  • Quel est le résultat du modèle utilisé par l’OEB ? A partir des scripts R développés par l’OEB, on obtient une base de données d’environ 70 000 lignes contenant pour chaque pays du monde (ou groupes de pays), la provenance des produits, les intitulés des produits et l’impact par habitant de la région étudiée (Pays de la Loire dans ce cas) pour l’année n (année disponible la plus récente : 2018). Pour plus d’informations sur les catégories des produits, les types de demandes finales et les catégories de provenance, vous pouvez trouver la table « résultat » sur l’Open Data de TEO.

« En savoir plus »

Pour toute information supplémentaire : angelina.launay@teo-paysdelaloire.fr