Empreinte carbone des Pays de la Loire
La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) a pour objectifs d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Pour calculer une empreinte carbone, le Haut conseil pour le climat a notamment préconisé d’utiliser des modèles multi-régionaux entrées-sorties. La méthodologie utilisée par l’Observatoire TEO, pour calculer l’empreinte carbone d’un habitant des Pays de la Loire, suit ces recommandations.
Cette page donne un éclairage sur le sujet de l’empreinte carbone et des données concernant les Pays de la Loire. Pour un aperçu synthétique, une fiche « décryptage » sur le sujet est téléchargeable en cliquant sur la miniature ci-dessous :
Deux indicateurs pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre :
Qu’est ce que l’empreinte carbone ?
L’empreinte carbone est définie ici par une approche « consommation ». Elle prend en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre induites par la consommation des habitants d’un territoire donné, à savoir :
- les émissions directes des ménages (voitures particulières et chauffage)
- les émissions de la production intérieure hors exportations
- les émissions associées aux importations pour usage final
- les émissions associées aux importations pour consommations intermédiaires
Elle est estimée en tonnes équivalent CO2 par habitant.
Qu’est ce que l’inventaire ?
L’inventaire est une approche « territoriale » c’est-à-dire que seules les émissions de gaz à effet de serre des activités présentes sur le territoire sont prises en compte :
- les émissions directes des ménages (voitures particulières et chauffage)
- les émissions de la production intérieure hors exportations
- les émissions de la production intérieure associées aux exportations
Des actions à mettre en place pour faire baisser les deux indicateurs :
Afin de réduire l’impact environnemental des activités humaines au global, il est nécessaire de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre qu’elles soient comptabilisées pour l’inventaire territorial ou pour l’empreinte carbone. Les actions en faveur de la réduction de l’un peuvent permettre la réduction de l’autre mais pas toujours. Ci-dessous quelques exemples :
- Consommer des biens ré-employés et recyclables a un effet sur l’empreinte carbone mais peu sur le territorial, voir en hausse sur le territoire si les industries de recyclage et de réemploi sont locales.
- Améliorer le process de fabrication de biens fabriqués sur le territoire, mais entièrement exportés, améliore le bilan territorial, mais pas l’empreinte carbone puisque la responsabilité de la consommation n’est pas sur le territoire.
- Mettre en place une cuisine centrale pour les établissements scolaires où les aliments sont transformés sur place et sourcés de manière responsable (local, bio…) peut augmenter le bilan territorial, mais baisser l’empreinte carbone.
Ces deux approches sont donc complémentaires et permettent d’apporter des éclairages spécifiques sur les pressions anthropiques exercées sur l’environnement. |
Quelles méthodologies utilisées pour calculer une empreinte carbone ?
En France, le service des données et études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition Écologique calcule l’empreinte carbone nationale. En 2021, le SDES a mis à jour sa méthodologie et publié ses nouveaux chiffres. En 2018, l’empreinte carbone d’un français est estimée à 9.7 tonnes équivalent CO2 suivant leur méthode.
L’Observatoire TEO remercie l’Observatoire Environnement Bretagne (OEB) pour le partage de leur méthodologie du calcul de l’empreinte carbone au niveau régional dans le cadre du réseau des agences régionales de l’énergie et de l’environnement (RARE). Cette méthode est cohérente avec celle du SDES utilisée pour l’empreinte carbone nationale :
Principe général de la méthode de l’OEB : Elle se base sur l’utilisation d’un modèle multi-régional entrées-sorties (MRIO) nommé EXIOBASE qui détermine, de manière détaillée, la provenance des produits et de leurs composants avec l’ajout d’extensions (impacts environnementaux). | |
Données sources, concernant l’année 2018 (année disponible la plus récente) : |
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Outil : plusieurs scripts développés par l’OEB sous le logiciel R |
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Le modèle utilisé permet d’inclure la totalité des gaz à effet de serre du protocole de Kyoto : CO2 (dioxyde de carbone), CH4 (méthane), N2O (protoxyde d’azote), PFC (perfluorocarbures), SF6 (hexafluorure de soufre) et HFC (hydrofluorocarbures) | |
Diffusion :
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Pour plus d’informations concernant la méthodologie de l’OEB, cliquez-ici.
Le graphique ci-dessous (réalisé par le SDES) montre que les résultats issus de la méthode du SDES et de la méthode OEB sont comparables. Leur principe de calcul est similaire, seul le modèle utilisé diffère. Les provenances des importations sont plus précises avec le modèle de l’OEB. De plus, le modèle du SDES ne prend en compte que l’énergie et les gaz à effet de serre contrairement au modèle de l’OEB qui permet d’inclure toutes les extensions environnementales (eau, ressources, CO2, etc).
L’empreinte carbone d’un habitant des Pays de la Loire (par la méthode de l’OEB)
Une empreinte régionale légèrement en dessous de la moyenne nationale
Des émissions délocalisées sur toute la planète
Les modes de vie en Pays de la Loire ont donc une incidence environnementale mondiale. |
La consommation de biens et services est la cause principale de l’empreinte carbone
Les secteurs du transport et du logement représentent les premiers postes d’émissions
Le transport est le premier poste de l’empreinte carbone en Pays de la Loire avec 3.0 tonnes équivalent CO2 par habitant (environ 1/3 de l’empreinte). Ce secteur regroupe la consommation des transports aérien, routier, ferroviaire et les émissions des véhicules des particuliers. L’importance de ce secteur se traduit par la consommation de carburants d’origine fossile, la fabrication des véhicules, des produits d’entretiens etc.
Les consommations de biens et de services liées au logement sont le second contributeur de l’empreinte en Pays de la Loire (environ 2.8 tonnes équivalent CO2 par habitant).
Afin d’identifier quels sont les leviers d’actions, il peut être nécessaire d’aller dans le détails des sources d’émissions pour les différentes activités. TEO propose ci-dessous une représentation graphique des ordres de grandeur d’empreinte carbone par catégories et sous-catégories.
D’après le graphique ci-dessous, plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre liées secteur des transports est liée à l’utilisation des véhicules des particuliers (entretien, réparation, achat, combustion des carburants etc).
Pour ce graphique, la catégorie « je me loge » n’intègre pas la sous-catégorie « maison » qui prend, notamment, en compte les achats liés à la maison (ameublement, nettoyage etc). C’est pourquoi, le logement ici ne représente que 2,1 teqCO2/habitant par rapport à 2,8 teqCO2/habitant dans le graphique précédent. L’utilisation du gaz et fioul (chauffage, cuisson, eau chaude) correspond à plus de 30% de l’empreinte carbone liée au logement.
Sur une empreinte liée à l’alimentation, la viande arrive en première position (environ 30% des émissions).
Pour en savoir plus, les différentes sous-catégories sont décrites après le graphique.
En conclusion, cette décomposition de l’empreinte carbone par une approche « consommation » permet d’estimer les pressions environnementales de la région Pays de la Loire exercées collectivement par l’activité humaine. |
Répartition par grandes catégories des émissions de l’empreinte carbone des Pays de la Loire
Catégorie « Je me déplace » :
- la sous-catégorie « Voiture » regroupe les produits « Entretien et réparation de véhicules personnels », « Autres services lies aux véhicules personnels », « Automobiles neuves et d’occasion », « Pièces détachées et accessoires, hors montage, pour véhicules personnels », « Transport véhicules personnels (combustion des carburants : essence, diesel, GPL) »
- la sous-catégorie « Autres » regroupe les produits « Motos, cycles » et « Autres achats de services de transport y.c. transports maritimes et fluviaux »
Catégorie « Je mange » :
- la sous-catégorie « Boissons » regroupe les produits « Alcools », « Autres boissons non alcoolisées », « Bières », « Café, thé et cacao », « Vins, cidres et champagne »
- la sous-catégorie « Autres » regroupe les produits « Sel, epices, sauces et produits alimentaires n.d.a. » et « Tabac »
Catégorie « Je me loge » :
- la sous-catégorie « Gaz et fioul » regroupe les produits « Gaz », « Émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergie fossile dans le logement des habitants des Pays de la Loire (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson) »
- la sous-catégorie « Combustibles » regroupe les produits « Combustibles liquides », « Combustibles solides »
- la sous-catégorie « Entretien et réparation » regroupe les produits « Services pour l’entretien et la réparation courante du logement » et « Produits pour l’entretien et la réparation courante du logement »
Catégorie « J’achète et je m’occupe » :
- la sous-catégorie « Maison » regroupe les produits « Articles de ménage en textile », « Articles de ménage non durables », « Gros appareils ménagers électriques ou non », « Meubles et articles d’ameublement », « Outillage et autres matériels pour la maison et le jardin », « Petits appareils électroménagers », « Réparation d’appareils ménagers », « Services domestiques et autres services pour l’habitation » et « Tapis et autres revêtements de sol »
- la sous-catégorie « Habillement et chaussures regroupe les produits « Autres articles vestimentaires et accessoires d’habillement », « Chaussures y.c. réparation », « Nettoyage, réparation et location de vêtements », « Tissus d’habillement » et « Vêtements »
- la sous-catégorie « Électronique, audio-visuel » regroupe les produits « équipements audio-visuels », « équipements photo et cinéma, instruments d’optique », « Matériels de traitement de l’information y.c. micro-ordinateurs », « Réparation de matériel audiovisuel, photographique et de traitement de l’information » et « Supports d’enregistrements de l’image et du son »
- la sous-catégorie « Loisirs » regroupe les produits »Imprimes divers, articles de papeterie et de dessin », « Jeux et jouets », « Journaux et periodiques », « Livres »
- la sous-catégorie « Services » regroupe les produits « Services culturels » et « Services récréatifs »
- la sous-catégorie « Sport, culture » regroupe les produits »équipement de sport, de camping et de loisirs de plein air » et « Horticulture »
Catégorie « Autres » :
- la sous-catégorie « Autres biens et services » regroupe les produits « Appareils, autres articles et produits pour soins personnels », « Assurance automobile », « Assurance habitation », « Assurance santé », « Autres effets personnels », « Autres services », « Horlogerie, bijouterie, joaillerie », « Salons de coiffure et esthétique corporelle », « Services de protection sociale », « Services financiers n.d.a. »
Quelles actions mettre en place pour diminuer son empreinte carbone ?
Quelques exemples d’actions permettant de diminuer l’empreinte carbone :
Les actions permettant de diminuer l’empreinte carbone sont nombreuses et à mettre en place à différents niveaux. A l’échelle individuelle, il est possible de calculer son empreinte carbone et d’identifier des leviers via l’outil « Nos Gestes Climat » de l’ADEME. A l’échelle des collectivités, des outils existent également pour accompagner les territoires vers la réduction, le Webinaire « Comment mieux maîtriser l’empreinte carbone des territoires » de l’association ABC permet d’en savoir plus. Les actions à mettre en place dépendent des contextes spécifiques, ci-dessous quelques exemples sur les secteurs avec un fort impact :
Les habitants des Pays de la Loire utilisent très fréquemment leur voiture. Il est souhaitable de favoriser l’utilisation de mobilités douces et le covoiturage pour les trajets domicile-travail.
Le logement est le second secteur émetteur de gaz à effet de serre pour les habitants des Pays de la Loire, notamment pour le chauffage. La réduction de l’impact sur l’environnement passe notamment par la sensibilisation aux écogestes et à la rénovation énergétique des logements. Les travaux à faire peuvent varier en fonction des situations particulières : changement d’équipement, isolation ou autre. Pour avoir plus d’informations pour un projet de rénovation de votre habitat, cliquez-ici.
La diminution de la consommation de viande et l’achat de produits locaux et de saison participent à la réduction de l’empreinte carbone liée à l’alimentation.
FAQ :
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« En savoir plus »
- ABC et ADEME – Calculez votre empreinte carbone personnelle – Nos gestes Climat
- Carbone4 – Faire sa part ?
- ADEME – Quantifiez l’impact gaz à effet de serre d’une action – Outil QuantiGES
- OEB – Aller plus loin sur les aspects méthodologies : Rapport « L’empreinte environnementale régionale » (Pierre D’Arrentières)
- Pour plus de détails sur le modèle Exiobase : Arnold Tukker and Erik Dietzenbacher. Global multiregional input–output frameworks : An introduction and outlook. Economic Systems Research, 25, 03 2013
- ABC – Mieux comprendre l’empreinte carbone des territoires – Webinaire « Comment mieux maîtriser l’empreinte carbone des territoires »
- ADEME – Mieux comprendre ce qu’est l’empreinte carbone par un exemple : Illustration : Empreinte carbone d’un jean
- Sources de données – INSEE
- Quelques acteurs concernés par le calcul de l’empreinte carbone :
Pour toute information supplémentaire : angelina.launay@teo-paysdelaloire.fr