Mise à jour le 13.03.2025

L’étiage en Pays de la Loire

85% des observations réalisées mettent en lumière un écoulement visible acceptable des cours d’eau assurant le bon fonctionnement biologique de ceux-ci (contre 42% en 2023).

Les assecs représentent moins de 2% des observations réalisées (contre 16% en 2023).

Aucune station n’a été en assec plus de 2 mois consécutif. (Sources de données : Onde (OFB, campagnes usuelles) – Traitements : TEO)

Ouvrir la datavisualisation PowerBI dans une nouvelle fenêtre.

Éléments de contexte

L’étiage caractérise le débit exceptionnellement faible d’un cours d’eau durant la période de basses eaux. D’après Eaufrance, l’étiage est ainsi considéré comme une période limitée dans l’année où les débits passent en dessous d’une valeur seuil, propre à chaque cours d’eau et calculée statistiquement. Plusieurs facteurs et processus de transfert d’eau permettent d’expliquer la sévérité et la durée d’un étiage :

En moyenne, 60% des volumes d’eau prélevés en Pays de la Loire proviennent d’eau continentale, c’est-à-dire issus de cours d’eau et plans d’eau (Source : BNPE).

En Pays de la Loire, le contexte territorial combiné aux pressions de plus en plus marquées sur la ressource rendent la région particulièrement sensible à ces périodes. En 2022 et 2023, ce sont près d’un tiers des cours d’eau suivis qui ont été, pendant une période, dans une situation d’assec.

Les assecs peuvent avoir localement des impacts néfastes sur la biodiversité : en interrompant et fragmentant le cours d’eau, ils en perturbent la continuité. Les espèces peu mobiles ou moins adaptées à ces conditions n’arrivent plus à atteindre certaines zones du réseau hydrographique et finissent par mourir.

Le réseau Onde

Afin de suivre et d’améliorer la compréhension des étiages, un observatoire national des étiages (Onde) a été créé et porté par l’OFB depuis 2012.

Il poursuit le double objectif de constituer un réseau de connaissance stable sur les étiages estivaux et d’être un outil d’aide à l’anticipation et à la gestion des situations de crise. Il s’attache ainsi à :

  • Acquérir des données robustes et pérennes, homogénéiser les résultats et les diffuser auprès des gestionnaires et décideurs ;
  • Éditer des points de comparaison cartographique dans le temps, valorisables également en gestion de crise.

Méthodologie

Les observations menées lors des campagnes usuelles doivent être stables dans le temps afin de constituer un jeu de données historiques permettant de comparer les périodes d’étiages des années antérieures. Pour ce faire, le suivi des stations se fait à fréquence fixe et systématique, entre mai et septembre, à raison d’une observation par mois (au plus près du 25 du mois).

Les suivis dits complémentaires contribuent à une meilleure gestion des situations jugées sensibles. Ce type de suivi peut donc être activé selon le contexte, sur une échelle restreinte et une périodicité propre.

Les observations sont effectuées sur le terrain, le niveau d’écoulement étant apprécié visuellement (pas de mesures de débits par exemple). Il existe ainsi 4 modalités d’écoulement distinctes :

  • Écoulement visible : l’eau est visible et l’écoulement est continu
  • Écoulement visible faible : l’eau est présente mais le débit est faible, ne garantissant pas le bon fonctionnement biologique du cours d’eau
  • Écoulement non visible : de l’eau est présente dans le cours d’eau mais il n’y a pas de courant
  • Assec : l’eau est totalement évaporée ou infiltrée
Le protocole détaillé de la méthodologie Onde est accessible ici.

Répartition et proportion des assecs entre 2012 et 2023

À partir des données du réseau Onde, il est possible de cartographier la répartition et la proportion des modalités d’écoulement par département. Les cartes ci-dessous illustrent cette analyse pour les chroniques de 2012 à 2023. Les données utilisées pour générer ces cartes sont accessibles sur l’Opendata TEO.

Ces cartes permettent de mettre en évidence que des stations proches géographiquement présentent des conditions hydrologiques parfois très différentes. Ceci s’explique notamment par le dimensionnement et la localisation du réseau Onde : les stations doivent rendre compte du contexte hydrologique des territoires et couvrir des territoires où les assecs sont naturels et d’autres où ils sont amplifiés par les activités humaines.

Des étiages plus sévères d’ici à 2100

Le projet Explore2, porté par INRAE et l’OiEau, utilise les scénarios climatiques du GIEC pour explorer les futurs de l’eau en France d’ici 2100, en tenant compte des nouvelles avancées scientifiques. Il propose des projections pour 4 000 bassins versants avec un maillage territorial de 8×8 km, permettant une analyse détaillée de l’étiage et de la sécheresse.

Extrait du site Méandre pour la visualisation des données issues du projet Explore2

Les simulations montrent une forte baisse des débits estivaux (jusqu’à -30 % sous scénario de fortes émissions) et un risque accru d’assèchement des cours d’eau, touchant potentiellement 27 % du territoire en fin de siècle. Les sécheresses hydrologiques deviendront plus intenses, avec une surface affectée par les sécheresses des sols triplant. Pour faciliter l’usage de ces données, Explore2 a intégré des comités d’utilisateurs et propose divers supports pédagogiques, dont un MOOC et des fiches de synthèse.

Pour aller plus loin

L’OFB a aussi développé une interface permettant de visualiser les résultats des suivis Onde en temps réel en Pays de la Loire. Ce module permet une analyse spatiale, ainsi que la production automatique de bilans régionaux et départementaux pluriannuels basés sur les données Onde.

La DREAL des Pays de la Loire a publié l’outil « Diagnostic Régional des Étiages » au sein du Datalab’Eau. Cette application fait suite à une étude commandée par la DREAL, l’OFB et l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et réalisée par Anteagroup. Ce tableau de bord est destiné à un public expert et permet le suivi hydrologique et les indicateurs associés à l’étiage, à l’échelle de la région (cartographie dynamique) ou d’une station hydrométrique (fiche station).

Enfin, les bulletins hydrologiques publiés mensuellement par la DREAL permettent de tenir un historique de la climatologie, le niveau des nappes et le débit des cours d’eau sur la Région


En savoir plus :