Mise à jour le 04.06.2025

Les zones humides en Pays de la Loire

En Pays de la Loire, 11% de la surface du territoire est couverte par des zones humides inventoriées (contre 5.7% en France métropolitaine), ou identifiées à partir de données pédologiques  (Source : RPDZH, 2024, Carte des sols hydromorphes de Mayenne – Traitements : TEO).

Les zones humides prélocalisées en Pays de la Loire représentent 12,5% du territoire (Source : MNHN & OFB [Ed]. 2003-2025 – Traitements : TEO).

Afin de préserver, de restaurer, de gérer ces espaces ou pour appliquer la réglementation en vigueur, il est nécessaire de connaître où se trouvent les zones humides et les caractériser. Il existe à ce jour plusieurs démarches qui permettent de mettre en évidence la connaissance accumulée sur les zones humides à différentes échelles : il s’agit principalement des zones humides inventoriées et des zones humides prélocalisées.

Une zone humide, de quoi parle-t-on ? Une zone humide est définie d’après le code de l’environnement comme « un terrain exploité ou non, habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Les critères d’identification d’une zone humide sont définis dans l’Arrêté du 24 juin 2008 (modifié par l’Arrêté du 1er octobre 2009) : ce sont soit les critères pédologiques (types de sols), soit la végétation qui permettra de statuer si une zone est considérée comme humide ou non.

Plus d’informations sur le rôle, les fonctions et la préservation des zones humides sont accessibles en cliquant ici.


Zones humides inventoriées en Pays de la Loire

En Pays de la Loire, depuis près de 18 ans, de nombreux inventaires pilotés par les SAGE ont été mis en œuvre localement à l’échelle communale ou intercommunale avec le soutien de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et des collectivités. Les données issues de ces inventaires, de nature plus ou moins hétérogène, ont été bancarisées à différentes échelles (communale, territoire de SAGE, régionale et nationale) et sont désormais valorisées par TEO sur le Tableau de bord ci-dessous :

Ouvrir la datavisualisation PowerBI dans une nouvelle fenêtre

L’inventaire du RPDZH

Le Réseau Partenarial des Données sur les Zones Humides (RPDZH) permet de consulter le résultat des inventaires menés par les membres du réseau à l’échelle nationale. Cet inventaire n’a pas vocation à être exhaustif, ni d’être un outil réglementaire, mais il permet néanmoins de mettre en évidence la couverture et la répartition sur le territoire des zones humides inventoriées. Afin d’analyser et interpréter au mieux les données du RDPZH, il est nécessaire de préciser certains aspects de l’exercice d’inventaire en Pays de la Loire. 

Tout d’abord, en 2024 en Pays de la Loire c’est 83% du territoire qui a été couvert par une démarche d’inventaire répertoriée dans le RPDZH, 5% du territoire en cours de validation d’inventaire ou en cours d’inventaire, et 12% du territoire qui n’a pas été inventorié (cela peut signifier que sur ces territoires, aucun inventaire n’a été réalisé ou que les données n’ont pas été transmises).
> Plus d’informations dans la rubrique « État de la connaissance sur les zones humides – Suivis des inventaires » <

De plus, il n’existe pas de cahier des charges unique pour la réalisation d’inventaire et la remonté des données à l’échelle régionale. Cela signifie que les données bancarisées sont souvent hétérogènes et qu’il est donc difficile de comparer les résultats d’inventaire d’un territoire à l’autre. À cela s’ajoute le fait qu’une zone humide puisse être caractérisée à partir des critères pédologiques ou des critères floristiques, rendant d’autant plus hétérogène les résultats des inventaires.

En outre, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne préconise aux SAGE d’identifier des enveloppes de fortes probabilités de présence de zones humides : cela permet de hiérarchiser les moyens à déployer pour inventorier le territoire selon les enjeux propres de chaque zone humide : impacts socio-économique, enjeux sur le milieu naturel, la biodiversité etc. (voir disposition 8E-1 du SDAGE 2022-2027). En effet, les inventaires zones humides relèvent d’une démarche souvent longue et complexe. Ainsi, un territoire ayant fait l’objet d’un inventaire n’a pas nécessairement été couvert de manière exhaustive, en raison de cette priorisation des efforts, et l’inventaire peut donc être réalisé en plusieurs étapes. Par exemple, il se peut qu’une partie d’un territoire soit inventoriée à un moment donné, et que l’inventaire sur le reste du territoire se poursuive à un autre moment. 

La carte des sols hydromorphes de Mayenne

Depuis près de 50 ans, le département de la Mayenne a mené différentes études scientifiques visant à améliorer la connaissance de la pédologie. Les résultats de ces études sont accessibles à travers une cartographie répertoriant les sols hydromorphe sur le territoire, par classement d’hydromorphie.
Le 31 mai 2022, un communiqué de presse de la préfecture reconnait les secteurs relevant du classement d’hydromorphie 5 et 6 en zones humides.

Bilan régional des zones humides inventoriées

Sur la région des Pays de la Loire, une grande partie des zones humides sont en fait des marais (Brière, Marais Poitevin, Marais breton, Guérande, Baie de l’Aiguillon…).

Le marais Poitevin est le plus grand marais littoral atlantique de France et la deuxième plus grande zone humide après la Camargue : il couvre au total une superficie de 980 km² de zones humides.

C’est en Loire-Atlantique et en Vendée que la superficie en zones humides inventoriées est la plus grande (avec respectivement 999 et 1319 km² de zones humides inventoriées), notamment par la présence de ces marais, mais aussi grâce à des campagnes d’inventaires menées sur presque l’entièreté du territoire. En Mayenne, près de 15% du territoire est recouvert par des sols hydromorphes (types 5 et 6) répertoriés et cartographiés grâce aux nombreuses études pédologiques menées sur le département.

En revanche, la Sarthe et le Maine-et-Loire ont peu été inventoriés, ce qui explique en partie un plus faible taux de présence des zones humides sur ces départements (respectivement 197 et 111 km² de zones humides inventoriées).

Enfin, les différences de densité en zones humides sur le territoire peuvent également s’expliquer par :

  • La variabilité naturelle liée aux facteurs géomorphologiques et hydrologiques ;
  • Des déficits de prospections, des différences de méthodes de prospection et d’éventuelles différences dans la commande passé par les collectivités en termes d’inventaire ;
  • L’altération des zones humides par l’activité anthropique.

Les analyses présentées ci-dessus sont en partie issues d’un travail de bilan sur les inventaires zones humides en Pays de la Loire présenté par l’OFB en 2022.

Zones humides Ramsar et zones humides d’importance majeure

La convention de Ramsar (2 février 1971) a pour objectif de mettre en lumière l’importance de la conservation des zones humides à l’international. La France a ratifié à la convention le 1er octobre 1983, et compte en mars 2024, 55 sites Ramsar (soit 3,9 millions d’ha). En Pays de la Loire, 6 sites Ramsar sont répertoriés :

Saint-Joachim, vue aérienne du Parc Naturel Régional Brière, île de Fédrun – Photo de Maxime Groos

L’Observatoire National des Zones Humides (ONZH) a vocation à rassembler des informations et suivre l’évolution des zones humides d’importance majeure. Ces sites, définis en 1991 à l’occasion d’une évaluation nationale, ont été choisis pour leur caractère représentatif des différents types d’écosystèmes présents sur le territoire métropolitain et des services socio-économiques rendus (Souce : SOeS). En Pays de la Loire, 16 sites sont concernés.

Zones humides prélocalisées en Pays de la Loire

La prélocalisation est une démarche différente, mais complémentaire à celle d’inventorisation. Le dictionnaire SANDRE définit l’exercice de prélocalisation comme ceci :

  1. Prélocaliser « permet de mettre en évidence la présence probable de milieux humides sur le territoire de la zone d’études. Ce premier niveau de connaissance est constitué à partir d’un recueil de données issu de la collecte, du traitement, de l’analyse et de la synthèse des données existantes. Ces pré-localisations peuvent se baser sur plusieurs méthodes, elles sont souvent combinées afin de parvenir à un recensement le plus exhaustif et précis possible. Les emprises géographiques issues de ces pré-localisations représentent des milieux humides probables. Elles pourront faire l’objet de prospections de terrain avant d’être inventoriées » ;

Outre la prélocalisation qui est donc une étape essentielle à la réalisation d’un inventaire à l’échelle locale, un projet national conduit par une équipe pluridisciplinaire (PatriNat, Inrae, instituts Agro Rennes-Angers, et de la Tour du Valat, Université Rennes 2) a permis de cartographier la prélocalisation des milieux et des zones humides sur l’ensemble du territoire français.

Contrairement aux inventaires, la pré-localisation nationale a l’avantage de proposer une méthodologie uniforme à large échelle, ce qui facilite l’analyse et l’étude des zones humides potentielle d’un territoire à l’autre.
Ouvrir la datavisualisation PowerBI dans une nouvelle fenêtre

Zones humides : rôles, fonctions et menaces

Les zones humides jouent un rôle essentiel dans de nombreux processus en lien avec le cycle de l’eau, (régulation des crues/ épisodes de sécheresse), la qualité des cours d’eau, la production de matière, la préservation de la biodiversité… En effet, il existe différentes typologies de zones humides, assurant trois fonctions principales :

  • Hydrologiques (régulation du cycle de l’eau) ;
  • Physiques et biogéochimique (flux de matières, fonctions épuratoires) ;
  • Biologiques et écologiques (production de matière, préservation de la biodiversité).
diversité des zones humides
Extrait de la vidéo « Zones humides, zones utiles : agissons ! » (Youtube – Sauvons l’eau)

Services rendus par les zones humides à la société

Les milieux humides rendent de nombreux services aux sociétés humaines. Ils contribuent ainsi à leur développement et leur bien-être. Pour en faciliter la compréhension, des spécialistes ont classé les biens et services et la manière suivante :

Cependant, l’importance des enjeux socio-économiques et culturels liés aux zones humides n’est souvent perceptible que quand ces milieux se dégradent ou disparaissent (source : www.zones-humides.org).

Dégradation des milieux

Entre 1960 et 1990, 50% des zones humides ont disparues en France. Bien que cette tendance se stabilise depuis, il n’en reste que 41% des sites humides emblématique évalués en France sont dégradés d’après la dernière étude nationale portée entre 2010 et 2020.

Les activités humaines sont à l’origine de la régression des milieux humides. L’urbanisation, le développement d’infrastructures et d’autres aménagements lourds se traduisent par la disparition de bien des milieux humides. Certaines activités ont des effets plus progressifs ou plus complexes : perturbation de l’alimentation en eau des milieux à cause des équipements fluviaux, drainage à finalité agricole, introduction d’espèces exotiques envahissantes…

Les différentes sections ci-dessus traitent succintement de concepts détaillés sur le site du centre de ressources des milieux humides (réglementation autour des zones humides, porter à connaissance, agir pour la préservation de ces espaces etc.).

En savoir plus :

Les icônes affichées sur cette page sont issues du site Flaticon.com